J’ai perdu mon emploi
Janvier 2006, je reçois un appel de Jacques le DRH de l’entreprise dans laquelle je suis Directeur des Ventes National. Il m’informe que je vais recevoir une convocation à un entretien préalable à un licenciement. Quasi instantanément, j’en suis intimement convaincu, j’ai perdu mon emploi. Comment vais-je faire face à ce changement non désiré ?
- JD : Mais ne t’inquiète pas, c’est juste pour faire le point et avoir une discussion .
- ML : Jacques, tu ne vas pas me la faire, nous avons envoyé ensemble déjà plusieurs convocations à des entretiens préalables et à chaque fois tu sais que cela s’est terminé par un licenciement. Donc dis moi quel est le problème.
- JD : Tu sais je t’appelle juste pour te prévenir amicalement. Normalement je ne devrais pas te prévenir.
- ML : OK et bien on verra lors de l’entretien.
Choc, déni…
Six mois plus tôt
Depuis l’arrivée de Christophe 6 mois plus tôt en tant que Directeur Commercial ( mon supérieur hiérarchique), rien ne va plus. Rien de ce que j’ai pu réaliser ou de ce que je mets en place ne trouve grâce à ses yeux. Je suis l’homme à abattre. Nous avons des visions du management qui sont diamétralement opposées. Je travaille en toute transparence et en bienveillance avec mes équipes. Il souhaite travailler en affichant une grande sympathie (on boit beaucoup après les réunions) et on matraque les gens lorsqu’ils ont le dos tourné. On les prend par surprise. Les valeurs annoncées ne sont pas incarnées au quotidien.
Le jour de l’entretien
Bref, je me prépare en faisant appel à un avocat dont le principal conseil est : « Surtout ne dites rien pendant l’entretien préalable ». Le matin de mon entretien j’allume la radio et j’entends la chanson de Brassens «Quand on est c… ». Je me dit que c’est un signe. Lors de l’entretien, comme il en a été convenu avec mon avocat ; je me suis fais assister et je n’ai rien dit qui puisse être retourné contre moi. Les reproches qui me sont faits :
- J’ai pris l’avion pour me rendre de Lille à Nantes puis de Nantes à Toulouse pour un retour sur Lille pour faire les entretiens annuels de mes chefs de ventes. En voiture cela m’aurait pris 20 heures de trajet pour 2000 km. Autant dire que pour faire 2 entretiens annuels il m’aurait fallu une semaine au lieu de 2 jours ( en ces temps reculés les entretiens par zoom n’existaient pas).
- Je n’ai pas une connaissance à l’euro près des dépenses en bons de réduction immédiates (budget qui dépend du service Category management) et sur lequel avec mon collègue, nous faisons le point régulièrement.
- J’envoie avant les réunions l’ordre du jour à mes chefs des ventes. Il aurait fallu que je ne leur dise rien et qu’ils soient prêts à faire face à toutes les situations.
- …
Bref, rien qui ne ressemble de près ou de loin une cause réelle ni sérieuse. Mais leur décision est ferme.
Colère…
Le choix
A ce moment là, j’ai le choix, je suis victime ou acteur. En ce qui me concerne, il me faut environ 2 secondes pour décider que je ne me laisserais pas faire.
Je monte un dossier énorme. J’ai plusieurs conversations avec Jacques D pour lui expliquer les méthodes de Christophe G, mais rien n’y fait. Je me mets en colère en disant haut et fort que ce n’est pas juste et que mes résultats n’ont jamais été remis en question, il ne s’agit que d’un délit de « sale gueule ». Aucun impact. C’est l’autre qui a raison. Je compile un maximum d’informations pour me préparer à une procédure prud’homale. Mi février mon dossier est complet.
Tristesse, résignation …
Que faire désormais ?
Je me consacre désormais à la recherche d’un nouveau projet. J’ai exploré plusieurs possibilités. Les énergies nouvelles, les diagnostics immobiliers, la restauration.
En mai c’est décidé, je ne serais plus salarié. Je ne veux plus passer du temps sur les bancs des cabinets de recrutement pour être celui qu’on veut que nous soyons. Je veux être moi-même. Je serais indépendant et je ferais un métier qui me plait avec des produits pour lesquels j’ai une appétence particulière.
Les négociations aboutissent et je quitte l’entreprise en mai avec une somme d’argent suffisante pour me lancer dans un nouveau projet.
Acceptation…
Une nouvelle aventure
Je choisi d’être indépendant, mais néanmoins d’intégrer un réseau de franchise. Le choix du réseau de franchise me prend les mois de mars, avril et mai.
Je ferais désormais des pizzas en restauration rapide, sur place, à emporter et en livraison.
Reconstruction …
Pourquoi je vous raconte ceci ?
Parce que la perte de votre emploi, cela vous est peut-être arrivé ou est en train de vous arriver ou vous arrivera. Et alors il faudra que vous sachiez que nous passons tous par ces étapes incontournables :
- Le choc : « Quoi !!! ». Puis, plus rien ne sort. Sidération.
- Le déni : » Non, ce n’est pas possible, ils ne peuvent pas me faire ça. Pas à moi… »
- La colère : » Ah et bien, ils vont voir ce qu’ils vont voir. Je vais leur montrer quel incompétent est mon chef ». Je vais leur mener la vie dure, je vais prendre un avocat et je vais tout casser ».
- La tristesse : « Non, mais tu sais, moi j’étais bien dans cette entreprise, j’aimais beaucoup ce que je faisais. Mes équipes aimaient bien travailler avec moi. Cela va me manquer. Qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Cela fait des années que je n’ai pas postulé ailleurs … (baisse de l’estime de soi).
- La résignation : « Bon et bien, puisqu’il en est ainsi, ce n’est pas la peine de lutter contre eux. Mieux vaut lutter pour moi ».
- L’acceptation : « Bon allez, l’avenir nous promet sans doute des choses bien ».
- La reconstruction : « Je vais explorer mes besoins, mes talents, le marché et étudier ce dans quoi je pourrais me sentir bien. J’expérimente plusieurs solutions jusqu’à trouver celle qui me convient ».
C’est un processus
Lorsque cela vous arrive, vous ne le choisissez pas. Lorsque nous perdons notre emploi, nous sommes souvent les derniers au courant. Ce sont des choses qui vous tombent dessus sans crier gare. Et pourtant, vous devez y faire face. Alors, quand vous comprenez ce à quoi vous allez faire face, vous avez déjà accompli la moitié du trajet.
- Comprenez bien que c’est un processus, franchissez chacune des étapes en conscience et acceptez ce qui est. Vous ne pouvez pas revenir dessus.
- Allez de l’avant en cherchant vos talents et reconnaissant vos valeurs et vos besoins
- Décidez et choisissez ce qui est bon pour vous
- Etudiez votre marché, votre environnement
- Elaborez votre plan d’action et avancez étape par étape
Faites vous accompagner
Dans ces cas là, un accompagnement peut être utile pour vous poser les questions auxquelles vous n’apporterez pas de réponse seul. Il est parfois difficile d’accepter ce qui est. Il peut arriver vous ayez tendance à vous replonger sans cesse dans le passé et chercher à comprendre le pourquoi. Vous avez en partie raison, il est fondamental de comprendre votre part de responsabilité dans ce qui vous est arrivé. Une fois que vous avez compris en quoi vous êtes en partie responsable de la situation, vous êtes prêt à accepter et à passer à autre chose. Si vous ne faites pas ce travail, il y a de fortes probabilités pour que vous reproduisiez les mêmes schémas.
Le regard d’une autre personne sur la situation permet de prendre du recul, d’avoir un autre angle de vue et de trouver des solutions auxquelles vous n’auriez pas pensé seul. Ainsi vous gagnez un temps précieux.
Pour aller plus loin, appelez moi au 0683543054 ou contactez moi pour un premier entretien gratuit de 45mn au cours duquel nous commencerons à résoudre votre problème.